B U R N - O U T


 

 

En France nous sommes dans les champions des pays développés en matière de burn-out ou syndrome d'épuisement professionnel. 

Comment cela est-il possible ? 

La réponse théorique est simple mais la pratique difficile. 

Une personne en burn-out ne sent pas et/ou ne respecte pas ses limites.

 

 

 

 

 

 

Il y a plusieurs raisons possibles ....

Dissociation corps/esprit

Premièrement et en employant la première personne, je suis coupé de mes ressentis physiques pour des raisons liées à mon histoire, il s'agit le plus souvent d'une dissociation corps esprit liées à des violences physiques, psychologiques ou sexuelles vécues dans l'enfance, et si je ne m'en souviens pas c'est qu'il y a en plus une amnésie post-traumatique aussi nommée amnésie traumatique dissociative, à savoir « l'incapacité de se souvenir en totalité ou en partie d'éléments importants d'un événement traumatisant ».

Mécanisme de survie

C'est un mécanisme de survie même si ça semble paradoxal. Combien de fois n'ai-je pas entendu des phrases du genre « Au bout d'un moment je ne sentais plus les coups de mon père » ou « Quand mon frère me violait, je sortais de mon corps et regardais la scène depuis le plafond ». C'était ça ou devenir fou ou mourir.

Et cette coupure des ressentis corporels disparaît rarement seule et devient « normale », c'est à dire que je crois que c'est ma normalité et que tout le monde est comme ça. Dissocié, je vais être fréquemment attiré par des activités physiques ou sexuelles intenses voire violentes ou dangereuses afin de pouvoir enfin sentir quelque chose.

Une expérience personnelle

C'était mon cas et à partir de 25 ans je me suis dit qu'il me manquait quelque chose, mais quoi ? Comment percevoir que ce que j'ai vécu dans l'enfance n'était pas normal ? C'est venu peu à peu avec les livres, un refuge, et le spectacle vivant, musique,théâtre et danse. Je me souviendrai toujours d'une réaction physique et émotionnelle aussi puissante qu'incompréhensible lors d'une représentation de danse butô de Carlotta Ikeda en 84 ou 85 à Strasbourg lors de mes études d'ingénieur. C'est comme si une brèche s'était d'un coup ouvert en moi avec l'irruption de ressentis dérangeants dont je n'avais pas le mode d'emploi.

 

Nier son ressenti

Cette coupure des ressentis peut être encore amplifiée si nos parents sont dans le même cas. Circulez, il n'y a rien à sentir ! Mais non t'as pas mal, mais non t'as pas peur, mais non papa n'est pas méchant, il est juste un peu difficile.......Ah bon, si papa et maman le disent ou l'incarnent c'est que c'est vrai. Je commence donc par peu à peu nier mon ressenti car la contradiction avec ce que je vis est juste insupportable. Mais mon corps et mon esprit l'ont conservé intact, enfermé dans une prison loin d'être étanche et il émet des radiations toxiques sur tous les plans. C'est ainsi que se mettent en place des manifestations psychosomatiques que je vais confondre avec des pathologies (tout comme de trop nombreux médecins) alors qu'elles sont un symptôme, les seules possibilités d'expression du refoulé.

L'enfance...

Deuxièmement, je ne suis pas coupé de mes ressentis mais je ne les écoute pas et ne respecte pas mes limites. Là encore, les raisons viennent de l'enfance avec des injonctions éducatives dites ou non-dites telles que «Tu n'en feras jamais assez pour être aimable, tu me déçois etc etc », ou bien une dévalorisation clairement exprimée et répétée, un poison lent qui nous envahit et que nous finissons par prendre à notre compte même si à l'adolescence il peut y avoir une révolte ou rejet, le mal est fait et je ne suis jamais en paix, satisfait et content de ce que j'ai fait ou obtenu.

Il s'agit alors dans les deux cas, de débuter le chemin d'une reconnexion avec nos émotions et notre ressenti et c'est là que la pertinence, la finesse, la compétence et l'expérience du thérapeute sont essentielles.